Prévention de la propagation du norovirus

1. Renseignements de base au sujet du norovirus

Qu’est-ce que le norovirus?

Le norovirus est un virus hautement contagieux qui cause chez les humains une gastro-entérite (inflammation des intestins), que l’on appelle communément une «infection à norovirus». Le virus spécifiquement responsable de causer cette maladie chez les humains est le virus de Norwalk, lequel fait partie du groupe des norovirus. La maladie est également connue sous le nom de «gastro», de grippe intestinale ou de gastro-entérite virale de l’hiver. Le norovirus est responsable d’un nombre considérable de consultations médicales et d’hospitalisations chaque année.

Symptômes d’une infection à norovirus

L’infection à norovirus provoque une inflammation du tractus intestinal pouvant soudainement entraîner un grave épisode de diarrhée et de vomissements. Certains malades peuvent également éprouver de la douleur et des crampes abdominales, une faible poussée de fièvre, des douleurs musculaires, une sensation générale d’inconfort et de la nausée. Dans certains cas, une déshydratation extrême peut s’ensuivre. Dans la plupart des cas, les symptômes durent de un à trois jours, mais des traces de norovirus peuvent persister dans les selles pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Certains porteurs du virus sont asymptomatiques (c’est-à-dire qu’ils ne montrent aucun signe ni symptôme courant associé à l’agent pathogène), mais ils demeurent toutefois contagieux1.

Quel est le degré de contagiosité du norovirus?

Il suffit d’à peine 18 particules virales pour que l’agent pathogène puisse se transmettre d’une personne à une autre, ce qui rend le norovirus extrêmement contagieux2. Cela explique la grande capacité de ce virus à se propager rapidement, en particulier dans les milieux clos, tels que les écoles, les universités, les centres de la petite enfance, les navires de croisière et les pénitenciers. Les personnes infectées atteignent un pic de contagiosité lorsqu’elles sont symptomatiques et jusqu’à trois jours suivant leur rétablissement.

Période d’incubation du norovirus

La période d’incubation est le laps de temps qui s’écoule entre l’exposition initiale à un virus, ou à une source infectieuse, et l’apparition des symptômes communément associés à l’agent pathogène. D’après l’Agence de la santé publique du Canada, la période d’incubation après une exposition au norovirus varie de 12 à 48 heures, soit 33 heures en moyenne2.

Qui risque de contracter une infection à norovirus?

N’importe qui peut contracter le norovirus, mais les personnes âgées, les nourrissons et les personnes souffrant d’une comorbidité aiguë ou chronique y sont plus vulnérables. En raison de leur force physique réduite et d’une moins grande capacité à combattre les maladies, les gens âgés qui séjournent dans un centre de soins de longue durée aux prises avec une éclosion de norovirus sont particulièrement vulnérables. Les patients immunodéprimés, comme ceux qui reçoivent de la chimiothérapie, qui ont subi une greffe d’organe ou qui présentent une co-infection liée au VIH, sont également exposés à un risque plus élevé de contracter le virus. Les patients immunodéprimés ne peuvent pas se rétablir aussi rapidement que d’autres à la suite d’une infection à norovirus, éprouvant des symptômes chroniques qui peuvent persister pendant des semaines, voire des années3.

Comment le norovirus est-il diagnostiqué?

L’observation des signes et des symptômes cliniques permet généralement de diagnostiquer une infection à norovirus. En situation d’éclosion, la source peut être identifiée au moyen de tests mesurant les charges d’ARN viral (méthode RT-PCR*) dans les échantillons de selles prélevés chez les patients infectés.

*Technique de transcription inverse suivie d’une réaction en chaîne de la polymérase.

2. Traitement des infections à norovirus

Il n’existe aucun traitement recommandé contre le norovirus, sauf le repos et la réhydratation. Les antibiotiques sont inefficaces pour combattre l’infection, car le norovirus n’est pas une bactérie. Le délai de guérison dépend de la vigueur du système immunitaire de la personne atteinte, mais chez la plupart des adultes en bonne santé, la maladie se résorbe d’elle-même au bout de quelques jours. Pendant la durée de l’atteinte, il est important de compenser la perte de liquide due à la déshydratation causée par la diarrhée et les vomissements. Chez les patients incapables de rétablir leur équilibre hydrique en buvant des liquides, une réhydratation par voie intraveineuse peut s’avérer nécessaire.

3. Fardeau des infections à norovirus

De 300 à 400 éclosions de norovirus sont signalées au Programme national de surveillance des maladies entériques de l’Agence de la santé publique du Canada chaque année. Seul le rhume survient plus souvent.

Les éclosions surviennent plus souvent à l’automne et en hiver. Nombre d’éclosions ne sont pas déclarées. L’Agence de la santé publique du Canada s’attend à ce que le nombre de déclarations d’éclosions de norovirus augmente dans les années à venir, car les éclosions de norovirus doivent obligatoirement être déclarées à l’échelle nationale depuis 2009. Cela signifie que les autorités compétentes des provinces et des territoires signalent les cas de norovirus à l’Agence de la santé publique du Canada.

Un cas fait allusion à la maladie chez une seule personne malade, tandis qu’une éclosion fait référence à deux personnes ou plus qui sont liées par une exposition commune dans une période de temps déterminée.

Une éclosion est nationale lorsque la maladie apparaît dans au moins deux provinces ou territoires2.

4. Comment le norovirus se propage-t-il?

Le norovirus est excrété dans les matières fécales (selles) et les vomissures des personnes infectées. La transmission s’effectue généralement par l’ingestion accidentelle de selles ou de vomissures contaminées. Ce mode de transmission peut se produire de différentes façons:

Contact avec des surfaces contaminées par des particules de selles ou de vomissures infectées

Le risque de transmission du norovirus par le biais d’objets inanimés, tels que l’équipement médical, les ordinateurs et les dispositifs mobiles, touche l’ensemble de la population, surtout dans des endroits comme les hôpitaux, les centres de soins de longue durée, les écoles, les universités et les navires de croisière. La contamination des surfaces accroît également le risque infectieux chez les travailleurs de la santé appelés à soigner des patients infectés, de même que chez les travailleurs de la salubrité et de l’entretien ménager appelés à nettoyer et à désinfecter les surfaces en situation d’éclosion.

Contact avec de la nourriture ou de l’eau contaminée

Ce genre de contact peut avoir lieu dans les restaurants et les aires de repas communes lorsqu’un travailleur infecté contamine les aliments et l’eau destinés à être consommés par la clientèle. Les aliments peuvent également être contaminés à d’autres étapes de leur parcours (par exemple, pendant la culture ou l’élevage, pendant le processus de transformation ou encore pendant leur préparation). Les aliments le plus souvent mis en cause dans les éclosions incluent les légumes-feuilles, les fruits frais et les mollusques, en particulier les huîtres.

Le rôle des surfaces dans la propagation du norovirus

Les surfaces dures jouent un rôle majeur dans la transmission du norovirus. Des études ont montré que ce virus peut persister jusqu’à 28 jours à l’état de dormance sur les surfaces en acier, en bois, en céramique, en plastique et en verre4. Cette longue durée de survie fait en sorte que la transmission demeure possible longtemps après la contamination initiale de la surface, et il suffit seulement d’une petite quantité de ce virus hautement contagieux pour contaminer une personne et causer une infection.

La capacité du norovirus à se propager rapidement a été mise en évidence dans une étude portant sur le rôle des mains et des vêtements en tant que vecteurs de transmission de particules fécales contaminées à d’autres surfaces qui entrent en contact avec les mains, telles que les robinets, les poignées de porte et les téléphones5. L’étude a montré que des mains contaminées peuvent souiller jusqu’à sept surfaces propres que les mains touchent fréquemment. Une autre étude de contagiosité a été réalisée avec un virus de substitution inoffensif pour simuler la propagation du norovirus dans un édifice à bureaux. Au début de la journée, le virus de substitution a été disséminé sur des surfaces souvent touchées, telles que des poignées de porte et des dessus de table. Après plusieurs heures, de 40 à 60 % des travailleurs présents avaient les mains contaminées. De nombreuses autres surfaces fréquemment touchées ont été contaminées en un court laps de temps6.

5. Prévention de la propagation du norovirus

Une bonne hygiène et des habitudes de salubrité pour la préparation et la manipulation des aliments sont essentielles pour prévenir toutes les maladies d’origine alimentaire, y compris celles qui sont provoquées par des norovirus.

  • Lavez-vous les mains soigneusement avec de l’eau tiède et du savon après être allé aux toilettes et avant de préparer des aliments.
  • Lavez-vous les mains soigneusement avec de l’eau tiède et du savon après avoir changé une couche et éliminez correctement les couches souillées.
  • Si votre enfant est infecté par un norovirus, ne l’envoyez pas à la garderie ou à l’école; gardez-le à la maison et réduisez ses contacts avec les autres enfants. Éloignez les enfants malades et les bébés en couches des lieux où des aliments sont préparés.
  • Assurez-vous que vos enfants lavent leurs mains soigneusement, surtout s’ils ont une diarrhée persistante. Cela est particulièrement important pour les enfants encore aux couches.
  • Lavez soigneusement les fruits et les légumes avec de l’eau propre.
  • Séparez les aliments crus des autres aliments pendant que vous faites vos courses, et que vous rangez et préparez des aliments.
  • Évitez de consommer des mollusques ou des crustacés crus, y compris les huîtres. Assurez-vous qu’ils sont bien cuits avant de les manger.
  • Veillez à bien laver toute trace de vomissures ou de selles avec de l’eau savonneuse et à désinfecter les surfaces avec de l’eau de Javel dès qu’une personne a été malade.
  • Retirez et lavez immédiatement les vêtements et la literie pouvant être contaminés par le virus.
  • Après avoir manipulé des aliments, en particulier des aliments crus comme la viande et le poisson, il faut bien nettoyer toutes les surfaces utilisées avec un désinfectant pour la cuisine (suivre le mode d’emploi sur le contenant) ou une solution d’eau de Javel (5 mL d’eau de Javel dans 750 mL d’eau), et rincer à l’eau.

Si vous pensez être infecté par un norovirus ou avoir contracté une autre maladie d’origine alimentaire ou hydrique, ne préparez pas à manger pour d’autres personnes.

6. Les produits de CloroxProMC aident à prévenir la propagation du norovirus.

L’ASPC recommande de nettoyer et de désinfecter les surfaces contaminées avec un produit désinfectant homologué par Santé Canada pour la destruction du norovirus. Les produits de Clorox Healthcare® et de CloroxProMC ci-dessous ont reçu cette homologation. Suivez toujours le mode d’emploi figurant sur l’étiquette des produits nettoyants et désinfectants.

PRODUIT NO DIN INGRÉDIENT ACTIF DURÉE DE CONTACT/MOUILLAGE
Désinfectant nettoyant Fuzion® de Clorox Healthcare® 02459744 Hypochlorite de sodium 1 minute
Serviettes germicides à l’eau de Javel de Clorox Healthcare® 02465671 Hypochlorite de sodium 1 minute
Nettoyant et désinfectant germicide de Clorox Healthcare® 02469278 Hypochlorite de sodium 1 minute
Nettoyant javellisant désinfectant Clorox® Clean-Up® 02494019 Hypochlorite de sodium 1 minute
Eau de Javel germicide Clorox® 02459108 Hypochlorite de sodium 5 minutes
Serviettes nettoyantes désinfectantes au peroxyde d’hydrogène de Clorox Healthcare® 02406225 Peroxyde d’hydrogène 3 minutes
Nettoyant désinfectant au peroxyde d’hydrogène de Clorox Healthcare® 02403528 Peroxyde d’hydrogène 1 minute
Nettoyant désinfectant Clorox Total 360® 02460769 Chlorures d’ammonium quaternaire 2 minutes

Références

  1. Mayo Clinic. Norovirus infection. www.mayoclinic.org/diseases-conditions/norovirus/symptoms-causes/syc-20355296, 31 janvier 2017. Consulté le 3 janvier 2018.
  2. Agence de la santé publique du Canada. Feuillet d’information sur le norovirus. https://www.phac-aspc.gc.ca/fs-sa/fs-fi/norovirus-fra.php. Consulté le 17 août 2020.
  3. Bok K, Green KY. Norovirus gastroenteritis in immunocompromised patients. N Engl J Med. 2012;367(22):2126-2132. doi: 10.1056/NEJMra1207742.
  4. Kim AN, Park SY, Bae SC, Oh MH, Ha SD. Survival of norovirus surrogate on various food-contact surfaces. Food Environ Virol 2014;6(3):182-188.
  5. Barker J, Vipond IB, Bloomfield SF. Effects of cleaning and disinfection in reducing the spread of Norovirus contamination via environmental surfaces. J Hosp Infect 2004;58(1):42-49.
  6. Gerba CA. How quickly viruses can contaminate buildings — from just a single doorknob. American Society for Microbiology’s 54th Interscience Conference on Antimicrobial Agents and Chemotherapy (ICAAC), 2014.
  7.  Melinda Wenner Moyer. How to Prevent Nasty Stomach Bugs This Winter? More Bleach. Article du New York Times, 29 novembre 2018. https://www.nytimes.com/2018/11/29/smarter-living/norovirus-prevention-stomach-flu-winter.html.